Le cobalt, sélénium et molybdène

Les besoins en oligo-éléments des plantes diffèrent significativement de ceux des animaux.  

Pour les plantes, le cobalt (Co) est indispensable à la fixation de l’azote et le molybdène (Mo) facilite le métabolisme des nitrates et la synthèse de protéines.  

En élevage, le cobalt joue un rôle crucial dans la production de vitamine B12, essentielle à la transformation des acides gras volatils en énergie chez les ruminants. Le sélénium (Se) contribue à l’immunité et au développement, et le molybdène doit être judicieusement administré pour éviter les interactions négatives avec le cuivre. 

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Le cobalt et le sélénium chez les ruminants

Les oligo-éléments sont essentiels au bon fonctionnement des ruminants, et parmi ceux-ci, le cobalt et le sélénium occupent une place prépondérante. Ces micronutriments sont indispensables pour de nombreuses fonctions physiologiques. 

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Le cobalt, un auxiliaire de la vitamine B12

Le cobalt, bien qu’en faible concentration dans l’organisme des ruminants, joue un rôle significatif.  

Ce micronutriment est un composant essentiel de la vitamine B12, qui intervient principalement dans la transformation des acides gras volatils en glucose, vital pour la production énergétique des ruminants. 

Elle participe également au métabolisme des lipides, des protéines et à la formation des globules rouges (érythropoïèse). 

Le sélénium, un acteur clé de la santé et de la performance

Le sélénium, quant à lui, est primordial pour la santé et la qualité de vie des ruminants. Il est impliqué dans la construction des fibres musculaires, la fonction immunitaire, et est un puissant antioxydant. Il favorise également la fixation de l’iode dans la thyroïde, essentiel pour la synthèse des hormones thyroïdiennes, influençant ainsi la croissance, la respiration et la régulation de la température chez les ruminants. 

Les conséquences des carences en cobalt et en sélénium

Une carence en cobalt peut provoquer une diminution de l’appétit, de l’anémie, un comportement anormal (pica), une mauvaise qualité du poil ou de la laine, des écoulements oculaires, des mortinatalités, une sensibilité accrue aux infections, une maladie du foie chez les moutons, une infertilité et une faible production de lait.  

Une carence en sélénium augmente le taux de mortalité néonatale, les cas de diarrhée chez les veaux, les échecs de vaccination et réduit l’immunité en diminuant la teneur en immunoglobulines du colostrum.  

Ces carences nécessitent une complémentation appropriée pour maintenir la santé et la performance des ruminants. 

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Comment le Co, Mo et Se soutiennent la croissance végétale ?

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Le cobalt, allié des légumineuses

Essentiel mais souvent méconnu, le cobalt joue un rôle déterminant dans la nutrition des légumineuses. Il stimule l’activité des bactéries symbiotiques du genre Rhizobium, présentes dans les nodosités racinaires, et favorise ainsi la fixation de l’azote atmosphérique. Ce processus repose notamment sur la synthèse de la vitamine B12, indispensable au bon fonctionnement de ces micro-organismes. 

Le molybdène : au cœur du métabolisme de l’azote, du fer et du phosphore

Le molybdène est un oligo-élément indispensable à la transformation de l’azote dans la plante. Il agit comme cofacteur de la nitrate réductase, enzyme clé dans la réduction des nitrates et la synthèse des protéines. Il intervient également dans le métabolisme du fer et du phosphore. Chez les légumineuses, son rôle est particulièrement important : il active la nitrogénase, enzyme permettant aux bactéries symbiotiques Rhizobium de fixer l’azote atmosphérique au niveau des nodosités. 

Le sélénium, protecteur cellulaire et acteur du métabolisme végétal

Le sélénium, joue un rôle bénéfique dans la croissance et la résistance au stress des végétaux. Il agit comme antioxydant, contribuant à la protection des cellules végétales contre les dommages oxydatifs causés par les radicaux libres. Le sélénium peut également améliorer l’efficacité de la photosynthèse, stimuler la croissance racinaire et renforcer la tolérance des plantes aux stress abiotiques tels que la sécheresse, la salinité ou les métaux lourds. 

Identifier des carences en Co, Mo et Se

Une carence en cobalt affecte principalement les légumineuses, en perturbant leur symbiose avec les bactéries Rhizobium. Cela compromet la fixation de l’azote atmosphérique, entraînant une nodulation racinaire réduite, une chlorose (jaunissement des feuilles), et une baisse significative de la croissance et du rendement. 

Le molybdène est crucial pour certaines cultures comme la luzerne, le pois, le melon, le trèfle, le colza ou le soja. Une carence en molybdène peut provoquer des déformations foliaires caractéristiques, en « cuillère » ou en « queue de fouet », ainsi que des symptômes similaires à ceux d’un manque d’azote. Plusieurs facteurs peuvent limiter sa biodisponibilité : un pH acide (<6), une déficience en phosphore, un excès de soufre (effet antagoniste), ou encore une forte pluviométrie favorisant le lessivage du molybdène. 

colza carence molybdene
melon carence molybdene

Quant au sélénium, bien qu’il ne soit pas essentiel pour tous les végétaux, son absence peut réduire leur capacité antioxydante, les rendant plus vulnérables aux stress abiotiques tels que la sécheresse ou la salinité. Les teneurs en sélénium des fourrages sont à surveiller car il est beaucoup mieux métabolisé par l’animal lorsqu’il est associé au fourrage ruminé. 

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