Le soufre (S) est indispensable à la santé des plantes et des animaux. Pour les végétaux, il favorise la synthèse des protéines et particulièrement la chlorophylle et améliore la résistance aux stress et la qualité des cultures. Pour les animaux d’élevage, il participe à la formation d’acides aminés et de vitamines, essentiels au bon fonctionnement de l’organisme.
Les plantes absorbent le soufre du sol sous forme de sulfate, tandis que les animaux l’obtiennent principalement via leur alimentation, notamment à partir de protéines végétales et de compléments minéraux.
Pourquoi le soufre est essentiel en production animale ?
Le soufre est un élément clé dans la nutrition des vaches laitières, mais son importance reste souvent sous-estimée. Une gestion précise des apports influence directement la digestion des fibres, la synthèse des protéines et la production laitière. Un dosage adapté améliore l’efficacité alimentaire et la valorisation des fourrages.
Les rôles fondamentaux du soufre chez la vache laitière
Le soufre intervient dans la digestion des fibres, il optimise l’activité des bactéries et champignons du rumen, favorisant la dégradation de la cellulose et la valorisation des fourrages grossiers.
Il participe également au métabolisme protéique en contribuant à la synthèse des acides aminés soufrés comme la méthionine et la cystéine précurseurs de nombreuses molécules anti-stress (glutathion, acide jasmonique…) et indispensables à la production de protéines de qualité.
Enfin, le soufre est crucial pour la synthèse des vitamines B, notamment la thiamine (B1), qui soutient le métabolisme énergétique.
Bien gérer les apports de soufre
Les besoins minimaux en soufre se situent autour de 0,2 % de la ration totale, avec des ajustements selon le stade physiologique.
Un excès, au-delà de 0,4 %, peut entraîner la formation d’hydrogène sulfuré (H₂S), interférer avec l’absorption des minéraux et provoquer une baisse des performances.
Les signes d’alerte incluent une chute d’appétit, des troubles neurologiques, des problèmes respiratoires et une baisse de production laitière.
Le soufre en production végétale : rôle, carences et solutions
Le soufre est un élément nutritif essentiel pour les cultures. Après l’azote, le phosphore et le potassium, il constitue le quatrième élément fertilisant le plus prélevé.
Il participe à la synthèse des protéines via les acides aminés soufrés (méthionine, cystéine) et agit en synergie avec l’azote, influençant le rendement et la qualité des grains.
Les besoins varient selon les espèces : un blé tendre mobilise environ 60 kg SO₃/ha, tandis qu’un colza dépasse 150 kg SO₃/ha. L’absorption du soufre suit la même dynamique que celle de l’azote, avec un pic pendant la montaison.
Comment identifier une carence en soufre ?
Depuis la réduction des retombées atmosphériques de soufre, les risques de carence ont augmenté, surtout en sols filtrants et après des hivers pluvieux.
Les symptômes apparaissent dès la fin du tallage :
- Jaunissement des jeunes feuilles (contrairement à l’azote qui touche les feuilles âgées) en raison d’une faible remobilisation des réserves en soufre,
- Régression des talles,
- Baisse du rendement et de la qualité.
Pour confirmer le risque, il est recommandé de mesurer :
- La teneur en sulfate dans le jus de tige au stade 2 nœuds : < 200–250 mg/l = carence probable.
- La teneur en soufre des feuilles à la floraison : < 0,2 % = carence confirmée.
Comment corriger et prévenir les carences en soufre ?
Pour limiter les carences, il est conseillé :
- D’apporter des engrais soufrés (sulfates, thiosulfates, soufre élémentaire), idéalement associés à l’azote.
- De réaliser l’apport au stade épi 1 cm ou fin tallage pour une efficacité optimale.
- D’adapter la dose selon la culture, le type de sol, la pluviosité hivernale et la rotation culturale (préconisations : 40 à 80 kg SO₃/ha).
Ces pratiques permettent de sécuriser le rendement et la qualité des récoltes.
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