Le rumen, centre de la digestion chez les ruminants

Il abrite une flore qui débute la dégradation de la ration et en particulier la digestion des fibres des fourrages. Ils sont la base de la ration et la source la moins coûteuse d’énergie pour une performance économique des élevages.

La rumination, un modèle de digestion particulier

Le ruminant avale son repas en quelques minutes et l’entrepose dans le premier compartiment, le rumen ou panse, qui avoisine les 200 litres.

La nourriture se trouve alors au contact d’une flore digestive constituée de milliards de bactéries commensales qui ont la faculté de pouvoir digérer la cellulose alors que l’organisme des autres mammifères n’en est pas capable.

Dans la panse, la nourriture s’agrège en petites boules appelées bols alimentaires. Lorsque la digestion bactérienne est suffisamment avancée, l’animal régurgite les bols alimentaires, jusqu’à 60 fois/jour, pour pouvoir les mâcher et les avaler de nouveau. Chaque fois qu’il remâche, la nourriture devient plus facile à digérer. Une fois que les particules alimentaires ont atteint une taille inférieure à 0,5 mm, elles peuvent passer vers le réseau, le feuillet et la caillette. Le cycle de la digestion se termine alors dans l’intestin 3 jours après l’ingestion.

Le saviez-vous ?

Une vache adulte peut stocker jusqu’à 50 kg d’herbe dans sa panse.

Les bactéries ont le premier rôle

Les bactéries jouent un rôle fondamental dans le fonctionnement du système digestif des ruminants en facilitant la fermentation microbienne et donc la dégradation des aliments, principalement dans le rumen. Elles décomposent les matières végétales complexes (fibres cellulosiques notamment) en composants plus simples, produisant ainsi des acides gras volatils, des gaz, et des protéines microbiennes riches en azote.

Les acides aminés, éléments constitutifs des protéines, servent de source essentielle d’azote pour ces bactéries. Les protéines microbiennes synthétisées à partir d’acides aminés sont ensuite digérées et absorbées par la vache, fournissant une source de protéines de haute qualité pour son propre bénéfice, mais aussi celui de l’éleveur (production de viande et de lait). Travailler sur le milieu est donc le meilleur moyen d’améliorer l’efficience digestive.

Stabiliser la digestion

La flore ruminale est la base du fonctionnement digestif des ruminants ; de sa stabilité dépend l’efficience alimentaire La stabilité de la flore ruminale est très dépendante de la capacité à maintenir le milieu constant (en température, alimentation…). Pour cela, il convient de prendre un certain nombre de précautions selon son système :
• Diversifier les sources alimentaires (fourrages et concentrés) de façon à limiter l’impact des variations de celles-ci,
• Assurer une bonne fibrosité mécanique de la ration nécessaire au maintien d’un pH ruminal constant,
• Travailler avec une eau non oxydante, c’est-à-dire avec un système de traitement bactériologique bien réglé et éventuellement un ioniseur pour abaisser le redox,
• Utiliser des additifs alimentaires permettant d’assurer la stabilité et de stimuler les flores les plus sensibles (flore cellulolytique notamment).

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